Extrait du site ABBAYE de SAINT-DENIS-en-BROQUEROIE
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[Source photo Wikipedia] |
Histoire de la ville de Mons
Les bénédictines à Mons
"Les Relligieuses de Notre-Dame de la Paix, dites les bénédictines réformées, sortirent de leur Couvent de Liège l'an 1638 et se dispersèrent par tout le païs, tandis que la ville étoit remplie de séditions & de troubles : il en vint trois chercher azile dans cette Capitale, Marie-Anne de Marotte, dite Dacot, accompagnée de deux autres, fut reçue chez sa mère au pied du château, qui étoit la maison de Doffignies, Seigneur de Callenelles, premier Conseiller de la Cour, son ayeul. De-là elles passèrent en Cantimpret, où elles s'enfermèrent l'an 1640 dans une petite maison qui avoit appartenu à l'Abbaye d'Hautmont, qu'on appelloit le Refuge de la paix de cœur ; ce ne fut pas cependant sans opposition de la part du Conseil d'Etat, qui ne finirent qu'en l'an (11 décembre) 1645 à la faveur du certificat des Magistrats, que voici
Ceux du Magistrat de la ville de Mons déclarent à tous qu'il appartiendra, que le lieu où sont présentement placées les Relieuses bénédictines s'étant réfugiés en cette ville, est tellement à l'écart, qu'il ne peut jamais apporter d'incommodité, vû qu'il n'est & n'a jamais été habité, ni en lieu pour le pouvoir être : de plus que ce lieu est déjà amorti, dépendant du Monastère d'Hautmont si ne seront-elles de charge à cette ville, puis qu'elles seront dotées suffisamment pour leur nourriture et entretien, d'ailleurs qu'elles ne seront mandiantes : si bien que ce lieu de la sorte pourroit servir de bénéfice à l'avenir, au lieu de charge, pour y pourvoir diverses filles cherchantes la perfection, qui faute de place ailleurs ne peuvent être pourvues. Fait audit Mons 11 décembre 1645. Tem. Par ordonnance, BRASSART
Le 15 de Juillet 1646 ladite Marie-Anne Dacot reçut la bénédiction abbatiale, & fut établie la première Supérieure de cette maison, qui se vit bientôt peuplée par un grand nombre de jeunes Vierges qui y vinrent se consacrer à Dieu. Ella alla dans un Monastère à Doüay, pour s'instruire à fond de la réforme nouvellement établie par la Dame de Werguinoeul, & qu'à son retour elle fit observer dans Mons. Vers l'an 1676 on jetta les fondements de leur chapelle, qui s'acheva sur la fin de l'année 1680 elle fut d'abord consacrée par le Seigneur de Brias Archevêque de Cambrai. Le 9 juin 1695, la Communauté reçut d'Italie le corps de Ste Mercurie Martyre, que le Baron Delnero envoïa en considération de feu sa tante Angélique du Mont, qui fut abbesse de cette maison : Fénelon Archevêque de Cambrai le mit sur l'Autel au mois de May de l'année suivante , après en avoir visité les ossements, les lettres et les séaux.
Les bienfaiteurs de ce Monastère, sont le Comte de Bucquoy et les abbés d'Hautmont.
Les abbesses qui ont gouverné, sont les suivantes :
Dame Marie-Anne Dacot, établie en l'an 1646 morte le 6 de juillet 1656(*) ;
D. Eurasie Gourdine, 1656, morte le 5 de janvier 1679;
D. Anne-Florence Sclessin 1679, morte le 29 décembre 1689;
D. Marie Franeau, Dame d'Hyon 1690, morte le 16 de Février 1692;
D. Angélique du Mont, 1692 morte le 29 décembre 1694;
D. Martine-Marguerite de Marotte, Dame de Partonville 1695, morte le 28
décembre 1704;
D. Marie-Baptiste de Launois, établie en 1705 qui gouverne encore actuellement 1725."
"Histoire de la Ville de Mons, ancienne et nouvelle" Gilles-Joseph de BOUSSU, 1725
(*) Dans son Journal, à la date du 6 juillet 1656, Don Martin Gouffart signale que Dame Marie d’Acostz (dite DACOT) religieuse à Liège fonda le monastère à Mons en devenant abbesse de 1646 à 1656 mais
« n’entendait rien à la mesnagerie » (la gestion).